Comment protéger votre troupeau contre la prédation du loup ?

La présence du loup en France n'est plus une exception cantonnée aux massifs montagneux. Si les meutes reproductives sont désormais bien implantées dans les Alpes, le Jura et le Massif Central, le front de colonisation s'étend inexorablement à l'ensemble du territoire. Du Pays Basque jusqu'aux portes du Pas-de-Calais, plus aucune région n'est aujourd'hui à l'abri du risque de prédation. En particulier pour les éleveurs pratiquant l'élevage extensif en plein air, la menace du loup est bien réelle et exige anticipation et préparation.

Le loup exerce une pression croissante sur les éleveurs

Rappelons que les attaques de loups ont un retentissement significatif sur l’activité de l’éleveur : la perte sèche des brebis et le coût de la mise en place des moyens de protection représentent un manque à gagner évident. Mais ce n’est pas tout. L’abandon de certaines zones pastorales dû à une pression de prédation importante ou à des conflits avec les chiens de protection est considérable. Du côté de l’éleveur, la peur constante de perdre des animaux et la charge de travail supplémentaire entretiennent le stress, l’impuissance et parfois le découragement. Se protéger du risque de prédation par le loup n'est ni un choix ni une idéologie, mais bien une nécessité impérieuse.

Le loup transforme radicalement le quotidien des bergers et des éleveurs

Depuis le retour du loup en France, le métier d’éleveur est en pleine mutation : le temps autrefois dédié à la production est considérablement réduit au profit de la surveillance et de la défense du troupeau. Pourtant, tous les éleveurs n'abordent pas cette obligation de protection avec le même niveau de préparation. Au sein même des départements les plus touchés, on observe des disparités notables. Les jeunes éleveurs installés se sentent souvent dépassés, tandis que leurs aînés ont parfois l'impression d'avoir épuisé toutes les options. Alors comment s'y prendre concrètement pour protéger efficacement le troupeau contre la prédation ?

L’étude de vulnérabilité du troupeau : l’étape préliminaire contre la prédation

Dans toutes les régions du globe confrontées aux grands prédateurs, les outils de lutte s’avèrent sensiblement les mêmes. En revanche, les stratégies de protection diffèrent d’une exploitation à une autre. Pas de solution standardisée ! Seule une approche personnalisée permet de dimensionner au mieux les moyens de protection à la réalité de votre élevage. L’analyse de vulnérabilité du troupeau tient compte de votre système d’élevage, de votre environnement de pâturage, des activités humaines environnantes et de l'intensité de la menace. Elle vous aide à sortir des généralités et détermine les outils adaptés à votre situation spécifique. Seule une compréhension fine de votre organisation permet de mettre en place une stratégie de protection pertinente.

• Besoin d’aide ? L'analyse de vulnérabilité proposée par Cistole consiste en un diagnostic personnalisé de 2 à 4 jours, visant à identifier les facteurs qui exposent votre troupeau aux attaques de prédateurs.

Panorama des moyens de protection à la disposition des éleveurs confrontés à la menace du loup

Pris isolément, aucun de ces dispositifs ne saurait répondre efficacement à la complexité du défi posé par la prédation du loup. C'est en associant intelligemment différents moyens de protection, dont les atouts se complètent, que l'on peut espérer une sécurité renforcée des troupeaux.

L'humain, pilier essentiel de la protection anti-loup : qu'il s'agisse d'une surveillance constante en estives ou sur les parcours, là où les clôtures sont impraticables, ou d'une surveillance intermittente auprès des troupeaux parqués, l'humain joue un rôle essentiel. Si sa simple présence ne suffit pas à dissuader le loup, elle n'en demeure pas moins le fondement de toute protection. Le contrôle rigoureux des clôtures, la gestion du comportement des chiens de protection et le suivi attentif des animaux d'élevage seraient compromis sans l’œil attentif de l’éleveur ou du berger.

Le rôle des clôtures dans la protection des troupeaux contre le loup : au-delà de l'obstacle matériel qu'elles représentent, les clôtures introduisent une limite perceptible qui peut susciter la méfiance du loup et décourager son approche. Conçues pour créer des zones de regroupement (parc de nuit) ou pour délimiter les parcs de pâturage facilitant la conduite du troupeau et la gestion de l'herbe, les clôtures se révèlent une protection efficace lorsqu'elles sont associées aux chiens de protection. Il est possible de sécuriser une clôture existante par une électrification et une rehausse de la structure. Ceci dit, l’espèce a déjà démontré sa capacité à franchir des installations, notamment en sautant. Les parcs véritablement « anti-intrusion » sont donc rares et ne conviennent pas à toutes les configurations de terrain ni à toutes les superficies.

Les chiens de protection de troupeau, des alliés précieux mais exigeants : dédiés corps et âme à la sécurité du troupeau, les chiens de protection agissent selon leur instinct profond pour dissuader tout prédateur d'approcher. L'objectif est clair : faire barrage et évacuer l’intrus. D’une rusticité à toute épreuve, les chiens de protection présentent un physique de type molossoïde et un caractère équilibré leur permettant de prendre des décisions autonomes. Encore faut-il qu’ils aient été correctement éduqués et accompagnés dès leur plus jeune âge, pour développer cette aptitude. On attend des chiens de protection qu’ils démontrent un lien indéfectible à l’égard du troupeau mais aussi une tolérance envers les humains. Évidemment, tout comportement de prédation envers les animaux d’élevage ou la faune sauvage n’est pas toléré. Contrairement aux idées reçues, les affrontements directs entre chiens et loups sont relativement rares, mais les interactions visuelles et olfactives peuvent être quotidiennes. L'efficacité des chiens de protection dépend d'une combinaison de facteurs : la génétique (tant au niveau de la race que des parents), le caractère individuel, l'éducation et l'environnement dans lequel ils ont grandi, ainsi que la formation spécifique qu'ils ont reçue. Un chien seul se révèle rarement suffisant : c'est le travail en meute, avec au moins deux individus, qui offre la protection la plus efficace. Les chiens de protection du troupeau sont sans conteste le dispositif le plus complexe à mettre en œuvre. Ils exigent un véritable savoir-faire de la part de l'éleveur mais aussi une vigilance quotidienne pour gérer les interactions avec les humains ou les comportements de jeu inadaptés avec les agneaux par exemple. 

• L’intégration des chiens de protection au sein du troupeau ne s’improvise pas. Besoin d’un accompagnement technique et de conseils personnalisés ? Cistole vous aide à bien éduquer et utiliser vos chiens de protection.

Les tirs de défense, une mesure encadrée contre les attaques de loups : les tirs sont autorisés uniquement en cas d'attaque sur le troupeau. Ils peuvent être réalisés par l'éleveur lui-même, sous réserve de posséder un permis de chasse valide et d'avoir obtenu une autorisation préfectorale. Les brigades mobiles d'intervention de l’OFB ou les lieutenants de louveterie sont également en capacité d’intervenir. Les tirs de défense démontrent leur efficacité dans les zones où la population de loups est encore clairsemée. Dans les autres cas, leur incidence sur la dynamique de prédation semble plus limitée, en raison de la vitesse à laquelle les individus sont remplacés. L'efficacité est alors temporaire, à moins de parvenir à éliminer l'individu spécifique qui pose problème.

L’aménagement de l'espace pastoral : il s’agit de limiter les longs déplacements du troupeau qui le rendent particulièrement vulnérable aux attaques, mais aussi d’améliorer par la même occasion les conditions de travail de l'éleveur ou du berger. Quelques exemples en estive :  construire des cabanes pastorales proches des zones de couchade et de pâturage, réhabiliter des pistes 4x4 pour accélérer les déplacements de l’éleveur, sécuriser des points d’eau ou encore entretenir des milieux ouverts pour offrir au troupeau et aux chiens de protection une meilleure visibilité.

Les traceurs gps pour vos animaux : ces colliers permettent au berger de veiller à la cohésion du troupeau et d'agir vite pour prévenir la dispersion, diminuant ainsi le risque d'isolement et la vulnérabilité face aux prédateurs. Les brebis perdues sont rapidement retrouvées, et tout mouvement soudain ou suspect est enregistré.

La vidéo-surveillance, comprendre le comportement du loup pour améliorer la protection du troupeau : l'installation de pièges photographiques donne aux éleveurs les moyens de vérifier et de documenter la présence des loups sur le territoire, mais aussi d'analyser leurs comportements et leurs trajets. Ces informations sont fondamentales pour optimiser les stratégies de protection et mesurer l'impact des mesures appliquées.

L’effarouchement, un impact faible sur la prédation du loup : bien qu’ils puissent provoquer une réaction de surprise initiale et éloigner temporairement les prédateurs, les effarouchements lumineux (Foxlight), sonores (pistolet effaroucheur) ou visuels de type fladry n’ont qu’une efficacité limitée. Les loups, animaux intelligents et adaptables, finissent rapidement par s'habituer à ces stimuli inoffensifs.

Éleveurs soumis à la prédation du loup : une aide pour protéger vos exploitations et vos troupeaux

L’aide à la protection des troupeaux vise à accompagner financièrement les éleveurs lors de la mise en place de mesures de protection des troupeaux en compensant les surcoûts induits par les changements de pratiques : gardiennage renforcé, chiens de protection, clôtures électrifiées, études et accompagnement technique… Déposez votre demande d’aide en ligne, sur le site du ministère de l’Agriculture. En cas de difficulté, contactez votre DDT.

Face à la menace du loup, ne restez pas démunis ! 

Besoin d'y voir plus clair et d'être personnellement conseillé dans la stratégie de protection à mettre en place sur votre exploitation ? Cistole réalise vos analyses de vulnérabilité du troupeau, et dispense un accompagnement technique dans la gestion et l'éducation de vos chiens de protection. Prenons contact !