Votre interlocuteur,
Cyril Prevent
Éleveur et berger transhumant comme mon père, je nourris depuis mon plus jeune âge une véritable vocation pour le pastoralisme de montagne. À mes yeux, les éleveurs et bergers perpétuent une culture technique respectueuse du vivant. J’aspire à ce que ce savoir-faire millénaire soit préservé et valorisé : il participe au maintien de paysages variés et riches en biodiversité, en plus d’alimenter une filière de produits locaux de qualité. Mais avec le retour des grands prédateurs, le pastoralisme fait face à des contraintes fortes qui menacent sa pérennité. J’en ai fait l’expérience dramatique en 2017, lorsqu’une attaque de loups m’a coûté la perte brutale de 10 brebis en seulement une nuit.
Ma vocation
améliorer la protection des troupeaux face à la prédation
Depuis lors, réduire l’impact des attaques sur mon activité d’élevage est devenu un impératif. Après avoir multiplié les stages sur la biologie du loup et la conduite des chiens de protection, je n’ai eu de cesse d’adapter et d’améliorer mon système pastoral. Mon travail de terrain s’appuie sur :
Une fine compréhension du comportement du loup
Mieux réagir face au loup implique de bien connaître ses mécanismes de prédation. J’effectue une veille documentaire régulière pour compiler des informations fiables et scientifiques. En naturaliste de terrain, j’effectue des prospections fréquentes pour décrypter le comportement de l’espèce. Je recours à des pièges photo et caméras thermiques pour documenter mes recherches.
Une meilleure utilisation des chiens de protection
Bien choisir ses chiens de protection, les fixer au troupeau et en faire des auxiliaires sûrs et efficaces ne s’improvise pas. Mes méthodes de sélection, d’introduction au troupeau, d’éducation et de gestion s’appuient sur mon expérience de terrain : depuis 2009, ma pratique s’est développée au contact des Montagnes des Pyrénées mais aussi des Bergers de la Maremme et des Abruzzes. Depuis 2019, je travaille avec des Bergers de Bucovine que je suis allé personnellement chercher en Roumanie et qui me conviennent personnellement.
Une recherche constante
des bonnes pratiques
En France où le loup a disparu depuis des décennies, l’expérience de la coexistence s’est perdue. J’ai constaté l’impuissance des éleveurs. Comme moi, ils ont dû brutalement s’adapter en modifiant profondément la gestion de leur exploitation. Chaque année, je me rends donc en Roumanie, Turquie, Slovénie ou Italie pour recueillir les histoires de vie et les connaissances des éleveurs qui, en tout temps, ont dû composer avec la présence des grands prédateurs.
Un partage d’informations avec toutes les parties prenantes
La recherche et la mise en place de dispositifs de protection des troupeaux exige un dialogue ouvert entre les éleveurs, les bergers, les chercheurs, les techniciens pastoraux, les collectivités, les élus, les chasseurs, les associations de protection de l’environnement, les parcs naturels ou encore les syndicats agricoles. Si mon travail contribue à faire ressortir les enjeux liés à la présence du loup, il doit aussi permettre de favoriser l’émergence d’idées et de solutions collectives.
Cistole, agir concrètement
pour réduire l’impact des grands prédateurs
Trouver un meilleur équilibre entre les pratiques pastorales et la présence du prédateur occupe tout mon quotidien. Cette détermination m’a amené à fonder mon entreprise indépendante Cistole en 2021. En contexte alpin comme dans les zones de plaine, je propose un accompagnement personnalisé :
- À destination des éleveurs et bergers, pour augmenter l’efficacité des moyens de protection et limiter les pertes liées à la prédation au sein des élevages.
- À destination des territoires, pour fournir des connaissances sur le comportement des loups face aux mesures de protection et sur les conditions qui favorisent leur action de prédation.
Si le loup constitue mon objet d’étude prioritaire, mon champ d’intervention porte également sur l’ours brun, le lynx boréal et le chacal doré. Domicilié aux Bouchoux dans le Jura, je me déplace partout en France et en Europe.
Cistole, une structure habilitée
par la DRAAF Auvergne Rhône-Alpes
Cistole présente des garanties de statuts et de compétences propres au pastoralisme et à la protection des troupeaux contre la prédation. Sous certaines conditions, mes prestations d’analyse de vulnérabilité, d’accompagnement technique et de test de comportement des chiens de protection sont éligibles à l’aide à la protection des exploitations et des troupeaux contre la prédation du loup et de l’ours. Parlons de vos besoins !